Bouabré est né à Zépréguhé, en Côte d'Ivoire, et a été parmi les premiers Ivoiriens à être éduqués par le gouvernement colonial français. Le 11 mars 1948, il reçut une vision qui influença directement une grande partie de ses œuvres ultérieures. Bouabré a créé plusieurs de ses centaines de petits dessins tout en travaillant comme commis dans divers bureaux gouvernementaux. Ces dessins représentaient de nombreux sujets différents, principalement tirés du folklore local; certains ont également décrit ses propres visions. Tous les dessins font partie d'un cycle plus vaste, intitulé World Knowledge. Bouabré a également créé un syllabaire bété universel de 448 lettres, qu'il a utilisé pour transcrire la tradition orale de son peuple, les Bétés. Son langage visuel est représenté sur quelque 1 000 petites cartes à l'aide de stylos à bille et de crayons, avec des images symboliques entourées de texte, chacune portant un message divinatoire unique et des commentaires sur la vie et l'histoire. De nombreux dessins de Bouabré se trouvent dans la Collection d'art africain contemporain (CAAC) de Meshac Gaba. Un de ses dessins emblématiques est conservé dans la collection L'appartement 22 sur le continent africain : « Une divine peinture relevée sur le corps d'une mandarine jaunie », réalisée par Bouabré en 1994 à Abidjan.